L'islam est né environ six cents ans après la naissance du christianisme. Les discours de son fondateur, Mohammed, furent recueillis par ses adeptes, oralement ou par écrit sur différents supports, pour être collationnés plus tard en un livre, le Coran, que l'orthodoxie musulmane considère d'inspiration divine. Plus même, il serait selon elle « incréé », éternel comme Dieu Lui-même. Il serait rédigé en « arabe pur » et son style serait « inimitable ».
Le Coran connut plusieurs mises en formes, la deuxième (entre 644 et 656) sous le troisième calife Uthmann, qui aurait décidé une fois pour toutes de sa fixation à partir de la version de son prédécesseur, le calife Abou Bakr, et qui aurait détruit des textes non retenus par lui. C'est cette version qui a cours aujourd'hui.
Le livre fondateur de l'islam, n'est pas facile d'accès ; un lecteur non-initié sera vite désappointé par son manque de clarté. Les études censées faciliter sa compréhension ne sont pas toujours d'un grand secours, car elles s'appuient principalement sur la tradition musulmane.
Or cette dernière, ainsi que la majorité des islamologues, ignore certains textes du judaïsme, alors que le Coran y fait de multiples emprunts. Et c'est justement à travers ces textes que de nombreux passages coraniques qui prêtent à équivoque peuvent être interprétés clairement. Une lecture juive du Coran présente donc l'intérêt de mieux pénétrer son univers.
Les quelques écrits des rabbins qui présentent le point de vue juif remontent au Moyen Age. Ils ne furent pas diffusés en dehors de leur milieu. La raison en est aisément compréhensible, les juifs vivant sous domination musulmane.
Il n'existait jusqu'à ce jour aucun ouvrage en français pour exposer de façon détaillée la position juive par rapport au texte du Coran et à l'islam. Le but de ce livre, dont l'argumentation est fondée sur les différends reconnus historiquement entre l'islam et le monde juif est de pallier cette carence.