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« Histoire de la Mission Timothée »

Sainte Anne est une sorcière et autres essais

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ISBN :
9782600005265
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304 pages - Broché - - Prix 20,00 € Livraison reduite
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Statut :
Neuf
4e de couverture :
Les chrétiens de la fin du Moyen Age considéraient-ils sainte Anne, la mère de la Vierge, comme une sorcière ? Y avait-il de véritables athées au temps de Rabelais ? La destruction des images saintes par la Réforme a-t-elle vraiment traumatisé les croyants ? Pour répondre à ces questions, Jean Wirth réfute les facilités d'une histoire des mentalités et de l'imaginaire qui réduit les hommes du passé aux produits d'un conditionnement religieux dont nous nous serions progressivement dégagés. Il y substitue une sémantique historique qui traque le changement de signification des concepts derrière l'identité trompeuse des mots. D'un essai à l'autre, les notions dont se sert l'historien pour comprendre le passé, à commencer par celles de croyance ou de religion, perdent leur évidence et apparaissent elles-mêmes comme historiquement datées. Le terme de « croyance » n'a pas de véritable équivalent dans les langues médiévales et celui de « religion » y désigne normalement le mode de vie des clercs réguliers. Rien ne traduit mieux le succès de la Réforme et de la Contre-Réforme que le bouleversement du vocabulaire dont l'usage actuel est issu : le sens moderne de « croyance » et de « religion » apparaît lorsqu'il devient possible et même nécessaire de choisir entre des Eglises rivales. Il enregistre un changement social. Il est donc assez paradoxal d'expliquer le comportement des hommes du Moyen Age et même de ceux qui ont fait la Réforme par des croyances. Le procédé est commode, en ce qu'il permet d'assimiler la créativité en matière religieuse à une attitude passive, comme si les religions venaient du ciel.
Les chrétiens de la fin du Moyen Age considéraient-ils sainte Anne, la mère de la Vierge, comme une sorcière ? Y avait-il de véritables athées au temps de Rabelais ? La destruction des images saintes par la Réforme a-t-elle vraiment traumatisé les croyants ? Pour répondre à ces questions, Jean Wirth réfute les facilités d'une histoire des mentalités et de l'imaginaire qui réduit les hommes du passé aux produits d'un conditionnement religieux dont nous nous serions progressivement dégagés. Il y substitue une sémantique historique qui traque le changement de signification des concepts derrière l'identité trompeuse des mots. D'un essai à l'autre, les notions dont se sert l'historien pour comprendre le passé, à commencer par celles de croyance ou de religion, perdent leur évidence et apparaissent elles-mêmes comme historiquement datées. Le terme de « croyance » n'a pas de véritable équivalent dans les langues médiévales et celui de « religion » y désigne normalement le mode de vie des clercs réguliers. Rien ne traduit mieux le succès de la Réforme et de la Contre-Réforme que le bouleversement du vocabulaire dont l'usage actuel est issu : le sens moderne de « croyance » et de « religion » apparaît lorsqu'il devient possible et même nécessaire de choisir entre des Eglises rivales. Il enregistre un changement social. Il est donc assez paradoxal d'expliquer le comportement des hommes du Moyen Age et même de ceux qui ont fait la Réforme par des croyances. Le procédé est commode, en ce qu'il permet d'assimiler la créativité en matière religieuse à une attitude passive, comme si les religions venaient du ciel.
Avis :
Bulletin de l'Association d'étude sur l'humanisme, la réforme et la renaissance.

Le volume ici présenté réunit six essais d'histoire religieuse publiés entre 1977 et 1986. Ils s'intéressent à la période qui s'étend de la fin du Moyen Âge à la Renaissance. Quelle que soit l'indépendance de ces textes les uns par rapport aux autres, ils se nourrissent tous d'une réflexion sur le travail même de l'historien. Conscient de la distance qui le sépare désormais de certains articles, Jean Wirth y voit cependant un double intérêt à la fois « rétrospectif » et « heuristique » (p. 22) : ils donnent à voir l'évolution et le mûrissement d'une pensée qui revisite même le concept de croyance à la Renaissance.
...suite

Dans l'introduction rédigée à l'occasion de la publication du recueil, Jean Wirth indique : « Ces six essais témoignent de la conviction croissante que l'état du monde n'autorise pas à traiter le passé avec condescendance et que, pour se débarrasser de cette attitude, l'historien doit faire les mêmes efforts que les anthropologues pour sortir de l'éthnocentrisme. » (p. 20).

Dans son premier article, « Libertins et épicuriens », Jean Wirth s'oppose à Lucien Febvre et soutient la thèse selon laquelle l'irréligion existe déjà à la Renaissance, dans certains écrits de Calvin, mais aussi antérieurement. Son analyse du De Nobilitate rédigé dès 1509 par Cornelius Agrippa et publié vingt ans plus tard, ou encore des Problemata d'Otto Brunfels (1523) lui permet de montrer l'existence d'un langage libertin dès le début du XVIe siècle. Il met en lumière l'imbrication de deux formes de libertinage, l'un populaire, l'autre savant à partir de l'exemple de Strasbourg, où le milieu savant en vient à protéger les libertins populaires. Revenant à Calvin, Jean Wirth interprète les silences du Genevois à l'égard du libertinage savant comme un refus de servir par ses critiques mêmes une cause qu'il combat. L'auteur conclut son étude en ces termes : « Le libertinage est à la foi… [lire +]
Bulletin de l'Association d'étude sur l'humanisme, la réforme et la renaissance.

Le volume ici présenté réunit six essais d'histoire religieuse publiés entre 1977 et 1986. Ils s'intéressent à la période qui s'étend de la fin du Moyen Âge à la Renaissance. Quelle que soit l'indépendance de ces textes les uns par rapport aux autres, ils se nourrissent tous d'une réflexion sur le travail même de l'historien. Conscient de la distance qui le sépare désormais de certains articles, Jean Wirth y voit cependant un double intérêt à la fois « rétrospectif » et « heuristique » (p. 22) : ils donnent à voir l'évolution et le mûrissement d'une pensée qui revisite même le concept de croyance à la Renaissance.
...suite

Dans l'introduction rédigée à l'occasion de la publication du recueil, Jean Wirth indique : « Ces six essais témoignent de la conviction croissante que l'état du monde n'autorise pas à traiter le passé avec condescendance et que, pour se débarrasser de cette attitude, l'historien doit faire les mêmes efforts que les anthropologues pour sortir de l'éthnocentrisme. » (p. 20).

Dans son premier article, « Libertins et épicuriens », Jean Wirth s'oppose à Lucien Febvre et soutient la thèse selon laquelle l'irréligion existe déjà à la Renaissance, dans certains écrits de Calvin, mais aussi antérieurement. Son analyse du De Nobilitate rédigé dès 1509 par Cornelius Agrippa et publié vingt ans plus tard, ou encore des Problemata d'Otto Brunfels (1523) lui permet de montrer l'existence d'un langage libertin dès le début du XVIe siècle. Il met en lumière l'imbrication de deux formes de libertinage, l'un populaire, l'autre savant à partir de l'exemple de Strasbourg, où le milieu savant en vient à protéger les libertins populaires. Revenant à Calvin, Jean Wirth interprète les silences du Genevois à l'égard du libertinage savant comme un refus de servir par ses critiques mêmes une cause qu'il combat. L'auteur conclut son étude en ces termes : « Le libertinage est à la fois savant et populaire, lié aux hérésies et incrédule » (p. 65). Si sa présence reste difficile à saisir c'est que « les idées [...] ne s'expriment pas le jour de leur naissance comme lorsqu'elles sont acceptées » (p. 67).

Une deuxième étude cherche à mesurer l'audace de Hans Baldung Grien lorsqu'il grave une Trinité de sainte Anne, où la grand-mère du Christ reprend un geste de conjuration propre aux sorcières en touchant le sexe de l'enfant. L'auteur commence par rappeler que le culte de sainte Anne s'inscrit dans une rivalité entre clergés régulier et séculier et se développe à la faveur du mouvement immaculiste. Il tire du constat de la facile disparition de ce culte dans l'Europe protestante la conclusion que celui-ci n'avait pas d'assise populaire véritable. Selon lui, il est très vraisemblable que Baldung avec sa Trinité choque modérément les cercles strasbourgeois au contact desquels il travaillait alors et qui éprouvaient déjà un certain agacement devant la vénération dont sainte Anne était entourée.

« La Naissance du concept de croyance » commence par souligner à quel point les historiens se méfient bien peu du terme « croyance » malgré le flou qui l'entoure. Du Moyen Âge jusqu'au XVIIe siècle, l'auteur retrace la formation de ce concept, inconnu de la philosophie médiévale qui utilise le terme « fides » dans un sens religieux aussi bien que profane. Loin de vouloir prêter à la scolastique les caractéristiques d'une « pensée pré-logique », Jean Wirth s'engage dans une fine exploration des constructions logiques de la théologie médiévale pour rappeler qu'elles mettent progressivement en lumière la part d'incertitude inhérente à la foi, domaine dans lequel il s'agit de considérer des choses probables comme vraies. Peu à peu, la fides médiévale se disloque avec la disparition de son « caractère essentiel [...] : le rapport à la vérité » (p. 145) et désormais le terme vaut aussi pour des choses fausses. Dès lors le vocabulaire même évolue au profit de cuider, créance et croyance.

L'auteur s'élève ensuite contre la thèse de l'acculturation et remet en cause l'affirmation selon laquelle le changement religieux doit être imputé aux élites. L'antagonisme habituellement décrit entre « une élite réformatrice » et des « masses traumatisées » est une erreur. De fait, les thèmes qui alimentent le changement religieux brouillent le clivage commodément établi : la polémique somptuaire, la critique du clergé n'épargnent pas les élites, l'iconoclasme se développe à l'initiative du peuple. Jean Wirth s'oppose ainsi à une conception de la société au sein de laquelle tout changement est un progrès initié par les élites ; il rappelle que la séparation entre élite et masses populaires n'est pas aussi nette qu'on aime à le penser.

Un cinquième article est l'occasion de recenser nombre de publications suscitées par l'« Année Luther. » Tout en se félicitant des collaborations réalisées de part et d'autre du rideau de fer, J. W. regrette que le désir d'Å“cuménisme ait eu pour conséquence de gommer les aspérités de Luther. La soif de consensus a eu raison de la vérité historique et les historiens trop tributaires des travaux des théologiens ne se sont souvent pas aperçus que les critiques de Luther à l'encontre de l'Eglise n'avaient rien de très neuf. « Il vaudrait mieux chercher l'originalité de Luther dans l'élaboration simultanée et organique de ces thèmes [la justification, la critique des Å“uvres, le refus des techniques scolastiques, la langue vulgaire], dans la minutieuse préparation du cocktail explosif par un moine discipliné et un professeur prudent qui attendait son heure » (p. 211).

Enfin une longue étude sur « la théorie et la pratique de l'image sainte à la veille de la Réforme » nuance les représentations habituelles sur le comportement des fidèles à l'égard des images. Le mélange de piété et d'irrévérence dont elles font l'objet n'est pas le propre des seules masses populaires, encore moins d'un XVe siècle supposé primitif au regard de l'époque contemporaine. L'auteur souligne à quel point le statut de l'image se heurte en fait à une impasse logique et philosophique, aujourd'hui comme autrefois. Sa démonstration lui permet de rappeler que « le discours condescendant sur les "mentalités" et les "croyances" du passé ou du peuple démontre la sottise et la suffisance de ceux qui le tiennent » (p. 234).

Au-delà des analyses et des conclusions qu'ils apportent, ces six essais sont une stimulante invitation à considérer l'aube des temps modernes sans a priori, à se défier des schémas de pensée si aptes à déformer une réalité historique dont l'éloignement rend déjà la perception plus délicate.
- Anne-Laure Metzger-Rambach

Sainte Anne est une sorcière et autres essais - par Jean WIRTH - Editeur Droz Titres Courants



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