Philippe D'Aubanelle, huguenot de cœur, refuse d'abjurer sa foi - à quoi l'oblige pourtant la volonté du Roi, qui vient de révoquer l'édit de Nantes. Condamné au bagne, il perdrait à coup sûr et la liberté et la vie sans l'obstination de Bénédict de Valbelle, qui lui est promise et qui met tout en œuvre pour favoriser son évasion...

Par-delà cet argument romanesque, prétexte à cent rebondissements, et qui pourrait être celui d'un récit historique de facture classique, c'est à une aventure singulièrement déroutante que nous nous trouvons prendre part, laquelle nous conduit jusqu'en terre barbaresque... pour finir sur le pont d'un vaisseau de légende, entre les mains de la fameuse « Sarrazine », étonnante figure de femme-corsaire célébrée par la chronique du temps.

Erudit passionné, Alain Aymard entraîne son lecteur dans une fabuleuse traversée des coulisses du Grand Siècle, dont nous sont révélés les prestiges non moins que les noirceurs. Mais son discours, transfiguré par une écriture poétique à laquelle le temps aurait conféré la patine d'un bois tricentenaire, nous invite insidieusement à un autre trajet : voyage quasi « nervalien » au pays des mots oubliés de notre langue, en nous toujours secrètement vivant.