Né à Nîmes en 1900, Cévenol issu « d'une longue lignée de paysans qui ne savaient parler qu'à voix basse », disparu en 1983, André Chamson a toujours servi la liberté, dans sa vie comme dans ses livres.

Chartiste nommé à Versailles, il fera partie de l'équipe qui sauva le patrimoine des Musées pendant l'Occupation avant de rejoindre la Brigade Alsace-Lorraine.

Après la guerre, élu à l'Académie Française, directeur général des Archives de France, Président du Pen Club International, il poursuivra à travers le monde la défense de la liberté de conscience qu'il appelle superbement « la liberté des libertés ».

A l'occasion de son centenaire, il nous a paru nécessaire de saluer ce descendant des camisards en publiant ses œuvres les plus significatives.

Héroïnes ignorées, innocentes comme l'innocence elle-même, des dizaines et des centaines de pauvres femmes ont accepté la captivité, le dénuement et la mort, dans le sépulcre aérien de la grosse Tour d'Aigues-Mortes, tandis que, dans l'ombre, malgré les répressions, les potences et les roues, se préparait le jour de la liberté. Prophétesses inspirées, survivant par miracle à l'écrasement des Camisards, petit troupeau naïf, âmes évangéliques ou femmes de « petite foi » qui restèrent captives leur vie entière, sans jamais se renier, elles avaient toutes pris pour devise le mot que l'une d'elles avait gravé sur une des pierres de la prison :

Résister

et cette devise est devenue le mot d'ordre de beaucoup d'hommes de notre temps.

Nous avons fait du 14 juillet et de la prise de la Bastille notre fête nationale et la fête de la liberté, mais pour ceux qui savent ce qui s'est passé à Aigues-Mortes, la vraie Bastille était là.