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Dans le grand public, les « évangéliques » sont souvent identifiés avec les « évangélistes ». Il ne s'agit pourtant pas de la même chose. Les premiers renvoient à une catégorie de protestants, qui représentent aujourd'hui entre 400 et 500 millions de chrétiens dans le monde. Les seconds désignent des spécialistes de l'évangélisation, toutes Églises confondues. Cette confusion des termes témoigne d'une ignorance largement partagée, mais elle éclaire aussi ce qui fonde une part essentielle de l'identité des protestants évangéliques : l'offre de salut. Les évangéliques s'affichent en militants de l'évangélisation, résolus à « gagner des âmes à Christ ».

Le présent ouvrage est l'occasion de présenter quelques études ciblées sur la quête de conversions des protestants évangéliques, à partir de travaux universitaires abordés sous différents angles disciplinaires (sociologie, anthropologie, histoire).

Trois terrains français nous permettent de découvrir les logiques de modernité à l'œuvre dans les milieux revivalistes du Havre (Jean-Yves Carluer), de décrypter la vision évangélique du monde qui sous-tend les récits de conversion (David Bjork), et de saisir les liens entre évangélisation et conception de la fin des temps (René Phalippou). Mais le militantisme évangélique déborde naturellement des frontières de l'Hexagone. La présence évangélique en Afrique noire est abordée par Thaddée Ntihinyuzwa au travers de l'exemple rwandais. Par ailleurs, l'étude que Madeleine Souche consacre à la mission méthodiste française en Kabylie lève le voile sur un épisode bien oublié de l'histoire algérienne. Enfin, Yannick Fer nous rappelle qu'au-delà des clichés touristiques, la Polynésie française n'est pas oubliée par les prédicateurs évangéliques.

Ce deuxième volume de la série CEPE, après La diversité évangélique, entend ainsi contribuer à une analyse diversifiée des dynamiques prosélytes des protestants évangéliques.