Jusqu'à nos jours les Églises réformées sont, consciemment ou non, tributaires de la pensée religieuse de Zwingli. Pour en prendre conscience, une relecture tant biographique que théologique des écrits de ce réformateur s'imposait, avertie des interprétations diverses auxquelles ceux-ci ont donné lieu de nos jours. Ainsi se dévoile l'originalité de Zwingli par rapport à Luther, s'énonce la logique même de son système tel qu'il fut appliqué dans le cadre d'une cité suisse. A Zurich, en effet, le réformateur fut amené à réunir en sa personne le théologien et le politicien, l'un et l'autre étant au service de ce qui constitue sans doute l'idée maîtresse et l'axe de sa pensée religieuse, la souveraineté de Dieu, dont la reconnaissance s'impose à la fois aux individus et aux collectivités.

J. V. Pollet, Dominicain, Maître de Recherches hon. au Centre National de la Recherche scientifique, Paris. Il a notamment publié: Martin Bucer, Études sur la Correspondance, 2 vol. 1958. 1962 ; Huldrych Zwingli et la Réforme, en Suisse, 1963 ; Julius Pflug, Correspondance, 6 vol., 1969-1982 ; Martin Bucer, Études sur les Relations de Bucer avec les Pays-Bas, l'Electorat de Cologne et l'Allemagne du Nord, 2 vol., 1985.