Fridtjof Nansen

Ce qui frappe à coup sûr celui qui aborde Nansen, c'est l'étonnante richesse de sa personnalité, celle d'un héros toujours capable d'en­thousiasmer et d'inspirer. Nansen, c'est d'abord l'explo­rateur, le découvreur des régions inconnues du grand Nord. Sa traversée du Groenland, dans des conditions techniques rudimen­taires, reste un exploit sensationnel. Et comment ne pas vibrer au récit de ses expéditions dans l'Arctique et de sa tentative d'atteindre le Pôle en traîneaux ? Mais Nansen, c'est aussi et en même temps le savant naturaliste, soucieux de vérifier à l'aide d'ob­servations précises et répétées la solidité de ses intuitions parfois géniales. N'est-ce pas lui qui éta­blit l'existence d'un courant sous-­marin dans l'Arctique, créant ainsi des conditions nouvelles pour la sécurité des pêcheurs et les progrès de la recherche scien­tifique ?
Nansen, c'est l'homme qui, grâce à son intelli­gence, à sa pondération et à son autorité personnelle, fut appelé à joun un rôle de premier plan dans la campagne pour l'indé­pendance de la Norvège (1905), ambassadeur de son pays à Lon­dres et plus tard chargé de mis­sion extraordinaire à Washington. Le témoignage de Nansen garde toute sa valeur, toute son actua­lité: « J'affirme que l'amour du prochain constitue le véritable réalisme politique. »