Nous sommes devenus insensibles à l’humiliation. Pourtant, elle dévaste les circuits de la reconnaissance de manière durable et profonde. Elle s’attaque d’abord à ceux qui ne sont pas considérés comme pleinement citoyens : les minorités religieuses, raciales, sexuelles. L’architecture, l’imaginaire marchand, les publicités sont aussi des vecteurs de cette arme trop bien acceptée par notre société. Il faut en saper les fondements institutionnels et sociaux pour que nos vies ordinaires soient assainies de ce poison qui mine la fraternité républicaine.