Pour ses vingt-troisièmes entretiens (1976), la Fondation Hardt s'est aventurée dans un domaine nouveau pour elle : le recours des auteurs chrétiens aux genres littéraires traditionnels, la manière dont, en Occident et pendant l'Antiquité tardive, ils les ont renouvelés en les adaptant à leurs propres besoins.

En guise d'introduction, le professeur Alan Cameron (Londres) a scruté divers aspects de la litrérature païenne à la fin du IVe siècle. Les professeur Manfred Fuhrmann et Peter Lebrecht Schmidt, tous deux de Constance, ont traité des biographies monacales et du dialogue en tant que genre littéraire chrétien. Les témoignages de Minucius Felix et de Lactance font l'objet d'un lumineux exposé du professeur Van der Nat, qui est mort subitement quelques semaines après en avoir mis au point le texte.

Comment les oraisons funèbres de saint Ambroise mêlent-elles expressions profanes et références bibliques ? Le professeur Yves-Marie Duval (Tours) répond à cette question. La poésie chrétienne reprend et renouvelle des genres traditionnels. Pour rendre la chose évidente, le professeur Walther Ludwig (Hambourg) prend comme exemple les poèmes de Prudence. Paulin de Nole se conforme davantage, quant à lui, aux formes héritées de la tradition littéraire, comme le montre le professeur Reinhart Herzog (Bielefeld), qui parle à son sujet de continuité.

Couronnant les sept exposés que nous venons de mentionner, le professeur Jacques Fontaine (Paris) analyse l'unité et la diversité des genres littéraires et des tons chez Ausone, saint Ambroise et Ammien Marcellin.

Les exposés et les discussions qui les ont suivis forment la matière du présent volume.