Ces messieurs de la R.P.R
Sous-titre :
Histoires et écritures de huguenots, XVIIe-XVIIIe siècles
ISBN :
9782745305039
Editeur :
Auteur :
Info :
416
pages -
Relié -
2001
-
Prix 65,00 €
Thèmes :
Statut :
Neuf
4e de couverture :
L'histoire de ces Messieurs de la Religion prétendue réformée est celle de protestants français qui prennent la parole et la plume afin de préserver l'existence légale du groupe auquel ils appartiennent et garantie par l'Édit de Nantes, puis de la reconquérir après sa Révocation.
Avec des hommes comme Gigord à Montpellier ou Chamier à Montauban, la controverse et l'enseignement de la théologie recoupent les conflits municipaux. L'atmosphère polémique n'épuise ni n'empêche cependant l'élaboration d'une piété qui participe à la construction de l' "homme protestant" : catéchismes et traités de dévotion en fournissent l'exemple. Mais les protestants français rendent compte de leur foi dans une perpétuelle tension critique à l'égard du catholicisme. C'est ce que montre l'âpre lutte que Claude mène contre les Messieurs de Port-Royal à propos des questions eucharistiques.
Après la révocation de l'Édit de Nantes, Merlat colmate autant qu'il le peut les brèches dans l'édifice de l'absolutisme monarchique, tandis que Jurieu déploie sa vision apocalyptique pour soutenir le moral de ses coreligionnaires qui commencent à résister "au Désert". Certains représentants des Églises interdites jettent, au Refuge, les bases des principes de tolérance et de liberté de conscience. Dans le Midi de la France, Brousson travaille à la survie des Églises au Désert en déployant une mystique de la résistance. À Delft, Benoist rédige l'histoire de l'Édit et de sa révocation. Les huguenots, déracinés ou clandestins, éprouvent davantage de difficultés à tenir ensemble leur statut de "citoyens du Ciel" et de loyaux sujets du roi.
Le Refuge suscite également toute une réflexion sur la superstition : la dure critique que leurs prédécesseurs adressaient au "paganisme" du catholicisme avait été relayée par Bayle, mais la crainte de voir l'incroyance progresser amène bien des théologiens à modérer leur jugement à l'égard de pratiques et de croyances religieuses … [lire +]
Avec des hommes comme Gigord à Montpellier ou Chamier à Montauban, la controverse et l'enseignement de la théologie recoupent les conflits municipaux. L'atmosphère polémique n'épuise ni n'empêche cependant l'élaboration d'une piété qui participe à la construction de l' "homme protestant" : catéchismes et traités de dévotion en fournissent l'exemple. Mais les protestants français rendent compte de leur foi dans une perpétuelle tension critique à l'égard du catholicisme. C'est ce que montre l'âpre lutte que Claude mène contre les Messieurs de Port-Royal à propos des questions eucharistiques.
Après la révocation de l'Édit de Nantes, Merlat colmate autant qu'il le peut les brèches dans l'édifice de l'absolutisme monarchique, tandis que Jurieu déploie sa vision apocalyptique pour soutenir le moral de ses coreligionnaires qui commencent à résister "au Désert". Certains représentants des Églises interdites jettent, au Refuge, les bases des principes de tolérance et de liberté de conscience. Dans le Midi de la France, Brousson travaille à la survie des Églises au Désert en déployant une mystique de la résistance. À Delft, Benoist rédige l'histoire de l'Édit et de sa révocation. Les huguenots, déracinés ou clandestins, éprouvent davantage de difficultés à tenir ensemble leur statut de "citoyens du Ciel" et de loyaux sujets du roi.
Le Refuge suscite également toute une réflexion sur la superstition : la dure critique que leurs prédécesseurs adressaient au "paganisme" du catholicisme avait été relayée par Bayle, mais la crainte de voir l'incroyance progresser amène bien des théologiens à modérer leur jugement à l'égard de pratiques et de croyances religieuses … [lire +]
L'histoire de ces Messieurs de la Religion prétendue réformée est celle de protestants français qui prennent la parole et la plume afin de préserver l'existence légale du groupe auquel ils appartiennent et garantie par l'Édit de Nantes, puis de la reconquérir après sa Révocation.
Avec des hommes comme Gigord à Montpellier ou Chamier à Montauban, la controverse et l'enseignement de la théologie recoupent les conflits municipaux. L'atmosphère polémique n'épuise ni n'empêche cependant l'élaboration d'une piété qui participe à la construction de l' "homme protestant" : catéchismes et traités de dévotion en fournissent l'exemple. Mais les protestants français rendent compte de leur foi dans une perpétuelle tension critique à l'égard du catholicisme. C'est ce que montre l'âpre lutte que Claude mène contre les Messieurs de Port-Royal à propos des questions eucharistiques.
Après la révocation de l'Édit de Nantes, Merlat colmate autant qu'il le peut les brèches dans l'édifice de l'absolutisme monarchique, tandis que Jurieu déploie sa vision apocalyptique pour soutenir le moral de ses coreligionnaires qui commencent à résister "au Désert". Certains représentants des Églises interdites jettent, au Refuge, les bases des principes de tolérance et de liberté de conscience. Dans le Midi de la France, Brousson travaille à la survie des Églises au Désert en déployant une mystique de la résistance. À Delft, Benoist rédige l'histoire de l'Édit et de sa révocation. Les huguenots, déracinés ou clandestins, éprouvent davantage de difficultés à tenir ensemble leur statut de "citoyens du Ciel" et de loyaux sujets du roi.
Le Refuge suscite également toute une réflexion sur la superstition : la dure critique que leurs prédécesseurs adressaient au "paganisme" du catholicisme avait été relayée par Bayle, mais la crainte de voir l'incroyance progresser amène bien des théologiens à modérer leur jugement à l'égard de pratiques et de croyances religieuses que ne seraient pas authentiquement chrétiennes. L'opinion publique française évolue également : au sentiment de danger que représentait l'hérétique se substitue désormais la pitié pour la victime. Dans leur combat pour obtenir une reconnaissance officielle, les porte-parole des Églises du Désert jouent sur cette fibre et, même s'ils n'obtiennent pas gain de cause en 1787, du moins sortent-ils définitivement de la réprobation dans laquelle ils avaient été tenus pendant plus d'un siècle.
Hubert BOST est professeur d'histoire à la Faculté de théologie protestante de Montpellier et directeur du Centre d'étude du XVIIIe siècle (UMR 5050 du CNRS) à l'Université Paul-Valéry Montpellier III. Il a notamment publié plusieurs ouvrages sur Pierre Bayle et édité, dans la collection La Vie des Huguenots, les actes de colloques relatifs à Antoine Court (1998) et à Pierre Bayle (1999).
Avec des hommes comme Gigord à Montpellier ou Chamier à Montauban, la controverse et l'enseignement de la théologie recoupent les conflits municipaux. L'atmosphère polémique n'épuise ni n'empêche cependant l'élaboration d'une piété qui participe à la construction de l' "homme protestant" : catéchismes et traités de dévotion en fournissent l'exemple. Mais les protestants français rendent compte de leur foi dans une perpétuelle tension critique à l'égard du catholicisme. C'est ce que montre l'âpre lutte que Claude mène contre les Messieurs de Port-Royal à propos des questions eucharistiques.
Après la révocation de l'Édit de Nantes, Merlat colmate autant qu'il le peut les brèches dans l'édifice de l'absolutisme monarchique, tandis que Jurieu déploie sa vision apocalyptique pour soutenir le moral de ses coreligionnaires qui commencent à résister "au Désert". Certains représentants des Églises interdites jettent, au Refuge, les bases des principes de tolérance et de liberté de conscience. Dans le Midi de la France, Brousson travaille à la survie des Églises au Désert en déployant une mystique de la résistance. À Delft, Benoist rédige l'histoire de l'Édit et de sa révocation. Les huguenots, déracinés ou clandestins, éprouvent davantage de difficultés à tenir ensemble leur statut de "citoyens du Ciel" et de loyaux sujets du roi.
Le Refuge suscite également toute une réflexion sur la superstition : la dure critique que leurs prédécesseurs adressaient au "paganisme" du catholicisme avait été relayée par Bayle, mais la crainte de voir l'incroyance progresser amène bien des théologiens à modérer leur jugement à l'égard de pratiques et de croyances religieuses que ne seraient pas authentiquement chrétiennes. L'opinion publique française évolue également : au sentiment de danger que représentait l'hérétique se substitue désormais la pitié pour la victime. Dans leur combat pour obtenir une reconnaissance officielle, les porte-parole des Églises du Désert jouent sur cette fibre et, même s'ils n'obtiennent pas gain de cause en 1787, du moins sortent-ils définitivement de la réprobation dans laquelle ils avaient été tenus pendant plus d'un siècle.
Hubert BOST est professeur d'histoire à la Faculté de théologie protestante de Montpellier et directeur du Centre d'étude du XVIIIe siècle (UMR 5050 du CNRS) à l'Université Paul-Valéry Montpellier III. Il a notamment publié plusieurs ouvrages sur Pierre Bayle et édité, dans la collection La Vie des Huguenots, les actes de colloques relatifs à Antoine Court (1998) et à Pierre Bayle (1999).