André Gide

ou la rédemption par l'écriture ?

Tenir un journal à été pour Gide un mode de vie, et bientôt c'est là que toute son œuvre s'est déplacée. Au moment de la montée des périls, dans les années trente du siècle dernier, puis durant la guerre, et notamment au moment du siège de Tunis, c'est le Journal qui offre l'espace ou s'exprimer, ou se dire, ou survivre. L'écriture a cessé à cette époque d'être le recours religieux, une ouverture sur l’au-delà, ou même une question sur l'énigme du salut, définitivement révoqué en doute par l'écrivain adulte, mais elle reste pour lui le recours profane qui permet, ici et maintenant, de vivre et de continuer.

Frank Lestringant est professeur de littérature du XVIème à la Sorbonne.