En 1 Corinthiens 13, Paul oppose "foi, espérance et amour" à "connaissance". La foi n'est donc pas tant caractérisée par un "contenu" théologique que par le principe d'organisation qui gouverne la manière dont on perçoit non seulement les relations du Christ aux croyants et au monde (la "foi", dans le sens restreint du terme), mais aussi les relations des croyants à ce qui arrivera à la fin des temps ("l'espérance") et les relations des croyants à toute autre personne ("l'amour").

Puisqu'étudier la foi de Paul c'est élucider ce principe d'organisation, cette structure, il faut entreprendre une lecture structurale. Cette méthode d'exégèse, développée sur la base de la sémiotique de A.-J. Greimas, devient rapidement très technique, mais ses résultats ne le sont pas nécessairement : ils peuvent être directement expliqués et justifiés à partir des lettres de Paul, et cela dans un langage accessible à tous.

Cet ouvrage permet de comprendre tout à la fois la cohérence et la contingence des lettres de Paul : quand, par la foi, le croyant considère toute situation à la lumière du "type" (ou modèle) "Christ crucifié et ressuscité", il découvre que la puissance de Dieu est à l'Å“uvre dans le monde dans lequel il vit, et notamment dans les autres, et que ces nouvelles manifestations promettent d'autres interventions de Dieu. La puissance de l'Évangile engendre ainsi foi, espérance et amour.

D. Patte, licencié en théologie (faculté protestante de Genève), puis docteur (université de Chicago), enseigne le Nouveau Testament à l'université Vanderbilt de Nashville où il dirige le programme d'études religieuses.