A l'occasion de sa dernière année dans l'enseignement, François Fédier décida en 2000 de ne pas respecter le programme de Première Supérieur pour étudier la correspondance qu'échangèrent Heidegger et Jean Beaufret après la seconde Guerre Mondiale. Ce livre est la retranscription du commentaire qui fut effectué en classe cette année-là. François Fédier lui-même n'avait pas caché son désir de le voir un jour publié. En témoigne la proposition expresse du titre L'humanisme en question lors du dernier cours. François Fédier semblait ainsi vouloir combler le vœu de ceux de ses auditeurs qui se déplaçait chaque année dans l'espoir (toujours déçu) de l'entendre professer ex cathedra sur la pensée heideggerienne.
Le lecteur pour autant ne trouvera pas ici un traité de philosophie en forme concernant l'humanisme, pas plus qu'un commentaire exhaustif de la lettre de Heidegger, mais bien un cours destiné à des étudiants préparant le concours d'entrée de l'École Normale Supérieur. Le lecteur comprendra vite que François Fédier ne faisait pas que plaisanter lorsqu'il parlait de sa classe comme d'une Maternelle Supérieur et se donnait le titre de Professeur d'éducation métaphysique. Moins ironique était l'expression de "phénoménologie de jardin d'enfant" empruntée à Husserl et à Heidegger eux-même.
Le texte de ce cours a été établi ? à l'initiative de Fabrice Midal, à partir des notes de Philippe Arjakovsky, François Fédier, Hadrien France-Lanord, Adéline Froidecourt, Joseph Plichart, Eric Solot et des films qu'Antoinette Ohanessian réalisa au lycée Pasteur de Neuilly sur Seine.