Jansénismes et lumières - Pour un autre XVIIIe siècle
ISBN :
9782226104755
Editeur :
Auteur :
Info :
432
pages -
Broché -
2000
-
Prix 24,40 €
Thèmes :
4e de couverture :
Le XVIIIe siècle, le "grand siècle" selon Michelet, celui que Saint-Just place au "Panthéon de l'histoire", est à jamais inscrit dans notre mémoire collective sous la rubrique des Lumières. Pourtant, si l'on fait le compte des ouvrages publiés, les débats théologico-politiques concernant les jansénistes l'emportent très largement. A tel point que l'historiographie américaine parle de "siècle de l'Unigenitus", du nom de la Bulle qui en 1713 prétend en finir avec le jansénisme. Mieux encore, jansénismes et Lumières, deux entités que tout semble opposer, entretiennent des liens complexes, tissent des complicités tactiques ou intellectuelles et finissent par s'impressionner mutuellement. Il ne s'agit pas bien sûr de réactiver l'ancienne théorie qui voit dans la révolution française un complot janséniste et franc-maçon. Les confluences, les affinités, les rencontres demeurent beaucoup plus subtiles. L'optimisme conquérant des Lumières rejette spontanément le farouche et austère jansénisme. Les jansénistes dénoncent le pélagianisme des Lumières, hérité selon eux des jésuites. Pourtant au-delà des imprécations et des anathèmes faciles, les Lumières se greffent sur une culture d'opposition largement construite par les "appelants" (contre la Bulle), elles s'inscrivent dans des schémas de contestation, des formes et des chemins de révolte empruntés par les disciples de Quesnel. Les jansénistes évoluent au gré de ces fructueuses et souvent violentes confrontations. Point de complot cependant et avant tout faute de comploteur. Les Lumières ne sont jamais unanimes, les jansénistes constituent une complexe nébuleuse. Cependant, au travers des idées comme dans l'épaisseur des destins individuels ou la fureur des engagements collectifs, les Lumières françaises si souvent antichrétiennes, retrouvent un enracinement dans le catholicisme tridentin comme dans sa fracture augustinienne.
Monique Cottret
Monique Cottret
Le XVIIIe siècle, le "grand siècle" selon Michelet, celui que Saint-Just place au "Panthéon de l'histoire", est à jamais inscrit dans notre mémoire collective sous la rubrique des Lumières. Pourtant, si l'on fait le compte des ouvrages publiés, les débats théologico-politiques concernant les jansénistes l'emportent très largement. A tel point que l'historiographie américaine parle de "siècle de l'Unigenitus", du nom de la Bulle qui en 1713 prétend en finir avec le jansénisme. Mieux encore, jansénismes et Lumières, deux entités que tout semble opposer, entretiennent des liens complexes, tissent des complicités tactiques ou intellectuelles et finissent par s'impressionner mutuellement. Il ne s'agit pas bien sûr de réactiver l'ancienne théorie qui voit dans la révolution française un complot janséniste et franc-maçon. Les confluences, les affinités, les rencontres demeurent beaucoup plus subtiles. L'optimisme conquérant des Lumières rejette spontanément le farouche et austère jansénisme. Les jansénistes dénoncent le pélagianisme des Lumières, hérité selon eux des jésuites. Pourtant au-delà des imprécations et des anathèmes faciles, les Lumières se greffent sur une culture d'opposition largement construite par les "appelants" (contre la Bulle), elles s'inscrivent dans des schémas de contestation, des formes et des chemins de révolte empruntés par les disciples de Quesnel. Les jansénistes évoluent au gré de ces fructueuses et souvent violentes confrontations. Point de complot cependant et avant tout faute de comploteur. Les Lumières ne sont jamais unanimes, les jansénistes constituent une complexe nébuleuse. Cependant, au travers des idées comme dans l'épaisseur des destins individuels ou la fureur des engagements collectifs, les Lumières françaises si souvent antichrétiennes, retrouvent un enracinement dans le catholicisme tridentin comme dans sa fracture augustinienne.
Monique Cottret
Monique Cottret