Entre août et septembre 1944, où la résistance parisienne passe de la clandestinité à la prise de pouvoir, René Courtin, d'acteur se fait témoin grâce à ce « journal de la libération de Paris » où il consigne, pendant 35 jours, les événements auxquels il se trouve mêlé et où apparaissent plus de 250 acteurs et témoins dont la plupart vont participer au personnel politique de la IVe et de la Ve Républiques. Etonnante galerie de portraits saisis dans leur grandeur et leurs faiblesses, leur courage ou leur prudence, qui apporte un éclairage nouveau sur la mise en place du gouvernement provisoire du Général de Gaulle, et sur une période que l'on croyait pourtant connaître. Un document inédit, étonnant de vérité, publié pour la première fois, tel qu'il fut écrit dans la fièvre des combats et l'espérance d'un monde nouveau.

RENÉ COURTIN (1900-1964), protestant du Midi, professeur d'économie politique à la faculté de droit de Montpellier, entre en résistance dès septembre 1940 en participant à la fondation du groupe « Liberté » qui, en novembre 1941, aide à la création du mouvement « Combat », dont René Courtin devient responsable régional. Il entre, en décembre 1942, dans la clandestinité totale, participe au Comité général d'études et prépare le « Rapport sur la politique économique d'après-guerre ». En juin 1944, il est nommé secrétaire général à l'Economie Nationale. Suite aux dissensions qui vont naître dans le gouvernement du Général de Gaulle, René Courtin démissionne. Revenu à l'enseignement à la faculté de droit et sciences économiques de Paris, il va parallèlement faire partie de la direction tricéphale du journal Le Monde et consacrer une grande partie de son activité à l'Europe.

PIERRE BOLLE, maître de conférences honoraire d'histoire contemporaine à l'université de Grenoble, est spécialiste de la Seconde Guerre mondiale et du protestantisme français contemporain. Il est membre du conseil scientifique du Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère.