Correspondance
Sous-titre :
Tome XX, 1579
ISBN :
9782600002493
Editeur :
Auteur :
Info :
346
pages -
Relié -
1998
-
Prix 81,68 €
Thèmes :
4e de couverture :
Les documents - presque tous inédits - éclairent l'histoire de l'Europe de l'année 1579. En particulier, la situation des Pays-Bas. Dans l'entourage du prince d'Orange, on essayait de maintenir l'union sacrée des opposants à l'Espagne, au prix de divers compromis : qu'est-ce que Bèze - dont l'opinion comptait au sein du monde réformé - allait en penser ? Rien de plus intéressant que les explications qu'on lui envoie d'Anvers ou de Londres. Les évènements de France ou d'Allemagne continuent à préoccuper Bèze au plus haut point. 1579 est aussi l'année du traité de Soleure, où le roi de France et les Cantons de Berne et Soleure garantissent l'indépendance de Genève. Des quatre coins de l'Europe, on s'étonne : faites-vous confiance au roi, dont les mains dégouttent encore du sang de la Saint-Barthélemy ? (où l'on voit la force d'un mythe...).
Les documents - presque tous inédits - éclairent l'histoire de l'Europe de l'année 1579. En particulier, la situation des Pays-Bas. Dans l'entourage du prince d'Orange, on essayait de maintenir l'union sacrée des opposants à l'Espagne, au prix de divers compromis : qu'est-ce que Bèze - dont l'opinion comptait au sein du monde réformé - allait en penser ? Rien de plus intéressant que les explications qu'on lui envoie d'Anvers ou de Londres. Les évènements de France ou d'Allemagne continuent à préoccuper Bèze au plus haut point. 1579 est aussi l'année du traité de Soleure, où le roi de France et les Cantons de Berne et Soleure garantissent l'indépendance de Genève. Des quatre coins de l'Europe, on s'étonne : faites-vous confiance au roi, dont les mains dégouttent encore du sang de la Saint-Barthélemy ? (où l'on voit la force d'un mythe...).
Avis :
L'année 1579, objet du dernier volume paru de la correspondance de Théodore de Bèze (Correspondance de Théodore de Bèze, recueillie par Hippolyte AUBERT, publiée par Alain DUFOUR, Béatrice NICOLLIER et Reinhard BODENMANN, t. XX, 1559 ; Genève : Librairie Droz, 1998 ; in-8°, XXI-343 pages [Travaux d 'Humanisme et Renaissance, 318), n'est pas de celles qu'on considère d' habitude comme décisives dans l'histoire européenne. Ce fait explique sans doute la place considérable occupée dans les lettres de et à Bèze cette année-là par des rumeurs, des inquiétudes, des projets vagues, concernant en particulier la sécurité de la ville de Genève.
...suite Toutefois, deux séries d'événements ont marqué cette année, aux yeux des théologiens et chefs d'Église de l'Europe protestante. La première d'entre elles est l'éclatement définitif de la Généralité des dix-sept provinces des Pays-Bas, signifiant à la fois l'échec des Espagnols face à la révolte de leurs sujets et celui de Guillaume d'Orange, qui s'efforçait depuis dix ans de préserver l'ensemble politique bâti par Charles Quint en y faisant prévaloir la co-existence des confessions religieuses. À l'Union d'Arras, signée le 6 janvier 1579 dans le but de réconcilier les provinces du Sud avec l'Espagne, s'opposa l'Union d'Utrecht, conclue dès le 23 janvier suivant entre les sept provinces du Nord, raidies dans le refus de la domination étrangère. La correspondance de Bèze est pleine d'échos de cette rupture et de ses suites.
L'autre série d'événements qui retient l'attention de Bèze et de ses correspondants durant l'année 1579 est l'insistante campagne menée par les princes luthériens allemands et par leurs théologiens pour faire adhérer à la Formule de concorde, élaborée en 1577, tous les princes et toutes les villes protestantes de l'Empire qui trouvaient ce document ultra-luthérien contestable et inopportun. Bèze et ses correspondants déploient de grands efforts pour opposer un solide barrage à la progression de ce texte… [lire +]
...suite Toutefois, deux séries d'événements ont marqué cette année, aux yeux des théologiens et chefs d'Église de l'Europe protestante. La première d'entre elles est l'éclatement définitif de la Généralité des dix-sept provinces des Pays-Bas, signifiant à la fois l'échec des Espagnols face à la révolte de leurs sujets et celui de Guillaume d'Orange, qui s'efforçait depuis dix ans de préserver l'ensemble politique bâti par Charles Quint en y faisant prévaloir la co-existence des confessions religieuses. À l'Union d'Arras, signée le 6 janvier 1579 dans le but de réconcilier les provinces du Sud avec l'Espagne, s'opposa l'Union d'Utrecht, conclue dès le 23 janvier suivant entre les sept provinces du Nord, raidies dans le refus de la domination étrangère. La correspondance de Bèze est pleine d'échos de cette rupture et de ses suites.
L'autre série d'événements qui retient l'attention de Bèze et de ses correspondants durant l'année 1579 est l'insistante campagne menée par les princes luthériens allemands et par leurs théologiens pour faire adhérer à la Formule de concorde, élaborée en 1577, tous les princes et toutes les villes protestantes de l'Empire qui trouvaient ce document ultra-luthérien contestable et inopportun. Bèze et ses correspondants déploient de grands efforts pour opposer un solide barrage à la progression de ce texte… [lire +]
L'année 1579, objet du dernier volume paru de la correspondance de Théodore de Bèze (Correspondance de Théodore de Bèze, recueillie par Hippolyte AUBERT, publiée par Alain DUFOUR, Béatrice NICOLLIER et Reinhard BODENMANN, t. XX, 1559 ; Genève : Librairie Droz, 1998 ; in-8°, XXI-343 pages [Travaux d 'Humanisme et Renaissance, 318), n'est pas de celles qu'on considère d' habitude comme décisives dans l'histoire européenne. Ce fait explique sans doute la place considérable occupée dans les lettres de et à Bèze cette année-là par des rumeurs, des inquiétudes, des projets vagues, concernant en particulier la sécurité de la ville de Genève.
...suite Toutefois, deux séries d'événements ont marqué cette année, aux yeux des théologiens et chefs d'Église de l'Europe protestante. La première d'entre elles est l'éclatement définitif de la Généralité des dix-sept provinces des Pays-Bas, signifiant à la fois l'échec des Espagnols face à la révolte de leurs sujets et celui de Guillaume d'Orange, qui s'efforçait depuis dix ans de préserver l'ensemble politique bâti par Charles Quint en y faisant prévaloir la co-existence des confessions religieuses. À l'Union d'Arras, signée le 6 janvier 1579 dans le but de réconcilier les provinces du Sud avec l'Espagne, s'opposa l'Union d'Utrecht, conclue dès le 23 janvier suivant entre les sept provinces du Nord, raidies dans le refus de la domination étrangère. La correspondance de Bèze est pleine d'échos de cette rupture et de ses suites.
L'autre série d'événements qui retient l'attention de Bèze et de ses correspondants durant l'année 1579 est l'insistante campagne menée par les princes luthériens allemands et par leurs théologiens pour faire adhérer à la Formule de concorde, élaborée en 1577, tous les princes et toutes les villes protestantes de l'Empire qui trouvaient ce document ultra-luthérien contestable et inopportun. Bèze et ses correspondants déploient de grands efforts pour opposer un solide barrage à la progression de ce texte, mais ils n'y parviennent pas, puisque la publication officielle de la Formule, préparée dès la fin de 1579, aura lieu dès le début de 1580.
On relèvera encore l'intérêt porté par Bèze aux affaires d'Écosse et d'Angleterre, ainsi que le profond découragement que lui inspire la situation française, tant sur le plan politique que sur le plan religieux. Dans ces conditions, et même si la correspondance avec la France a été systématiquement détruite pour des raisons de sécurité, comme le suggèrent les éditeurs, on ne s'étonne pas trop de la place très réduite que l'avenir de la Réforme en France semble avoir joué dans les préoccupations de Bèze, naguère si étroitement associé à la phase montante de ce grand mouvement religieux. Notons encore que Bèze consacre une part non négligeable de ses lettres à des problèmes d'édition, qu'il s'agisse de la publication de ses Paraphrases latines des Psaumes ou des remous suscités par la publication à Bâle d'une édition du Talmud.
Il est à peine nécessaire de dire que les éditeurs de ce volume offrent, comme dans les volumes précédents, des modèles de soin et d’érudition. L'annotation des textes est remarquable, l'index des noms propres impeccable, les addenda et corrigenda renvoyant aux volumes précédents tout à fait utiles. Les dix pièces annexes des pages 285-305 ont, elles aussi, leur intérêt, encore qu'on s'étonne un peu de trouver parmi elles une lettre de MM. de Strasbourg à Bèze, datant du 2 octobre 1579, qui est inédite et provient d'un original autographe. Pourquoi une telle pièce est-elle reléguée en annexe ?
On nous permettra enfin de regretter que la relecture des épreuves ait laissé échapper des fautes indignes d'une si savante édition. Quelques exemples suffiront : « fait partie du groupe » (p. 97, n. 1) ; « dos à deux » pour « dos à dos » (p. 143, n. 21) ; un bizarre « près des notes 36 à 46 » (p. 220, n. 4) ; « une de pages » pour « une des pages » (p. 255, n. 4) ; « Neuchâtel », où l'on croit reconnaître « Neuchâtel » (p. 343). Il ne s'agit que de vétilles, qui n'ôtent rien à la reconnaissance que l'on doit aux éditeurs de cette correspondance.
- Étienne Trocmé
...suite Toutefois, deux séries d'événements ont marqué cette année, aux yeux des théologiens et chefs d'Église de l'Europe protestante. La première d'entre elles est l'éclatement définitif de la Généralité des dix-sept provinces des Pays-Bas, signifiant à la fois l'échec des Espagnols face à la révolte de leurs sujets et celui de Guillaume d'Orange, qui s'efforçait depuis dix ans de préserver l'ensemble politique bâti par Charles Quint en y faisant prévaloir la co-existence des confessions religieuses. À l'Union d'Arras, signée le 6 janvier 1579 dans le but de réconcilier les provinces du Sud avec l'Espagne, s'opposa l'Union d'Utrecht, conclue dès le 23 janvier suivant entre les sept provinces du Nord, raidies dans le refus de la domination étrangère. La correspondance de Bèze est pleine d'échos de cette rupture et de ses suites.
L'autre série d'événements qui retient l'attention de Bèze et de ses correspondants durant l'année 1579 est l'insistante campagne menée par les princes luthériens allemands et par leurs théologiens pour faire adhérer à la Formule de concorde, élaborée en 1577, tous les princes et toutes les villes protestantes de l'Empire qui trouvaient ce document ultra-luthérien contestable et inopportun. Bèze et ses correspondants déploient de grands efforts pour opposer un solide barrage à la progression de ce texte, mais ils n'y parviennent pas, puisque la publication officielle de la Formule, préparée dès la fin de 1579, aura lieu dès le début de 1580.
On relèvera encore l'intérêt porté par Bèze aux affaires d'Écosse et d'Angleterre, ainsi que le profond découragement que lui inspire la situation française, tant sur le plan politique que sur le plan religieux. Dans ces conditions, et même si la correspondance avec la France a été systématiquement détruite pour des raisons de sécurité, comme le suggèrent les éditeurs, on ne s'étonne pas trop de la place très réduite que l'avenir de la Réforme en France semble avoir joué dans les préoccupations de Bèze, naguère si étroitement associé à la phase montante de ce grand mouvement religieux. Notons encore que Bèze consacre une part non négligeable de ses lettres à des problèmes d'édition, qu'il s'agisse de la publication de ses Paraphrases latines des Psaumes ou des remous suscités par la publication à Bâle d'une édition du Talmud.
Il est à peine nécessaire de dire que les éditeurs de ce volume offrent, comme dans les volumes précédents, des modèles de soin et d’érudition. L'annotation des textes est remarquable, l'index des noms propres impeccable, les addenda et corrigenda renvoyant aux volumes précédents tout à fait utiles. Les dix pièces annexes des pages 285-305 ont, elles aussi, leur intérêt, encore qu'on s'étonne un peu de trouver parmi elles une lettre de MM. de Strasbourg à Bèze, datant du 2 octobre 1579, qui est inédite et provient d'un original autographe. Pourquoi une telle pièce est-elle reléguée en annexe ?
On nous permettra enfin de regretter que la relecture des épreuves ait laissé échapper des fautes indignes d'une si savante édition. Quelques exemples suffiront : « fait partie du groupe » (p. 97, n. 1) ; « dos à deux » pour « dos à dos » (p. 143, n. 21) ; un bizarre « près des notes 36 à 46 » (p. 220, n. 4) ; « une de pages » pour « une des pages » (p. 255, n. 4) ; « Neuchâtel », où l'on croit reconnaître « Neuchâtel » (p. 343). Il ne s'agit que de vétilles, qui n'ôtent rien à la reconnaissance que l'on doit aux éditeurs de cette correspondance.
- Étienne Trocmé


